USINE A FER, DE JOSEPH-FERDINAND ET JEAN-LOUIS RIANT, GERANTS DE LA SOCIETE DES MINES, HAUTS-FOURNEAUX ET FORGES D'AUBIN, AU LIEU DIT GIRARD A DURAVEL

Jusqu’au moyen âge, nous sommes en présence de bas-fourneaux. Le procédé consistait alors, en un empilage en alternance, de couches de minerai et de charbon de bois (celui-ci ayant un haut pouvoir calorifique). La fusion s’écoule alors, dans le bas du fourneau et s’accumule sous la forme d’un solide spongieux. Cette composition de métal et de scories, se nomme massiot ou loupe. Le métal ainsi recueilli est très hétérogène, il doit ensuite être épuré et corroyé (déformer un métal ou un alliage à chaud), par martelage répété. Les forêts recouvrant encore une grande partie du territoire, les poches argileuses pouvant être exploitées, des sources intarissables tout au long de l’année, le décor est planté pour l’installation d’un site métallurgique sur le lieu-dit «  les forges » à Girard commune de Duravel.

Malheureusement, peu de vestiges subsistent, pour retracer d’une façon précise, l’historique de l’implantation. Les bâtiments d’origine, pour la plupart détruits ou remaniés, laissent libre cours, à l’imagination. Cependant, le plan cadastral napoléonien déposé à la mairie, révèle plusieurs corps de constructions disparus de nos jours.
La tour, point culminant de l’ensemble, fût réduit d’un étage dans les années 1970, avant la couverture de l’édifice. Nous pouvons observer quelques portes voûtées, rappelant de par leurs dimensions, une architecture industrielle.
Un conduit briqueté souterrain menant jusqu’au Lot, et comportant deux ramifications sous la cour
de la ferme actuelle, clôture les éléments existants.
Lors de travaux de terrassement, plusieurs gueuses de fonte furent découvertes et constituent le témoignage majeur de l’activité de ce site (gueuses de fonte = lingots de fonte de première fusion).
Par ailleurs, tout prés se trouvait aussi une briqueterie qui aurait pu fournir les matériaux nécessaires à la construction du ou des fourneaux et des bâtiments attenants.

La fin du moyen-âge, voit l’apparition des futurs hauts-fourneaux avec une ventilation mécanique mue par la force humaine, puis par l’énergie hydraulique plus tard.

Au cours du 14eme siècle, les fours prennent de la hauteur, (4 à 6 mètres), le résultat obtenu : de la fonte liquide et non plus des loupes.

Le 15eme siècle, entraîne la généralisation des hauts-fourneaux dans l’Europe du nord. La production de chaleur, est alors extérieure à la cuve, et soufflée au travers de conduits ou tuyères.
La conséquence majeure de ce procédé, permet un fonctionnement continu, car il n’y avait plus alors la nécessité d’arrêter la chauffe pour extraire le métal.
Le chargement d’un haut-fourneau, se fait par le gueulard (partie haute) avec du minerai, du charbon de bois et de la castine( pour évacuer les impuretés sous la forme d’un laitier).
Le 19eme siècle apporte l’utilisation du coke dans l’alimentation des hauts-fourneaux. Les mines de Decazeville, produisent alors du combustible acheminé à Duravel par la voie fluviale. Le développement du chemin de fer grandissant, privilégie le charbon minéral, bien que le charbon de bois soit toujours employé en 1850.
A cette époque, on parle des usines métallurgiques de Figeac et de Duravel.
Les minières des alentours de Puy-L’evêque occupent environ 125 ouvriers. En 1901, 21774 tonnes de minerai sont traités à Girard et à St-Juery prés d’Albi. En 1902, seulement 21466 tonnes.   Dans la même année, l’usine de Fumel traite 3376 tonnes de vieilles scories.


CONFERENCE DU 28 OCTOBRE 2012




Tour de charge avant 1970.