CULTURE DU CHANVRE
Brosse à carder le chanvre ou le lin.
Les petites découvertes, à priori anodines, peuvent parfois corroborer des textes d'archives et clarifier des pages d'histoire.
Lors de la préparation du chantier des remparts en 2011, le nettoyage du vestige de la tour ouest a mis au jour nombre d'objets divers et notamment les restes d'une brosse à carder à l'usage du chanvre ou du lin, actuellement exposée à la vitrine communale. Les archives traitant d'actes notariés du XIVe au XVIle siècle des habitants de la paroisse de Duravel mentionnent plusieurs fois l'existence de chènevières sur les proches terroirs appartenant à différents propriétaires. Le chanvre était fort utilisé depuis le haut moyen âge pour la confection de vêtements ou de linge de maison mais aussi pour la fabrication de cordages et de voiles, « Il n'y a pas mieux que le chanvre du Quercy pour les voiles de la Royale » disait Colbert, alors ministre de Louis XIV. Par ailleurs, les graines oléagineuses du chènevis entraient dans l'usage quotidien et l'huile que l'on en tirait, alimentait les lampes.
L'utilisation de cette brosse s'est prolongée jusqu'au XIXe siècle dans le Quercy. En l'état actuel des connaissances, un seul artisan cardeur figure sur une archive du XVIIe siècle, Jean Carbonié de Duravel en 1662. Nous ne pouvons pas encore affirmer l'époque du début de la culture du chanvre ni celle de l'abandon de cette exploitation. Sur un inventaire ayant appartenu au seigneur de Guillem de la Grave et Boutier, figurent 27 parcelles dédiées à cette culture. Sur cette même archive on trouve des artisans du textile, potentiels utilisateurs de cette matière. Bernard Rouch, tisseur, déclaré mort le 15 juillet 1396. En 1489, Pierre Relie est tisseur à Duravel. Plus tard en 1505, Jean Bru exerce également cette profession. Sur le registre des tailles 1662-1663, juridiction de Duravel et Montcabrier, on note deux tisserands demeurant au village en 1662 : Jean Ribes et Jean Rastel jeune. D'autre part, Antoine Ressaire à Calassou, Jean Cazes à Pestilhac, Antoine Jean à La Combette (Pestillac), Anthoine Roudergues à la Dolce Basse (Pestillac), Jean Costes au Mas (Cassagnes), Pierre Lapeze vieux et Anthoine Astié de Varang (Couvert) pour les paroisses périphériques, sont aussi des tisserands à cette même époque. Cette activité aujourd'hui disparue de nos contrées, fut pour de nombreuses générations, un moyen de subsistance non négligeable.
Sources :
« L’agriculture en Quercy avant la révolution ». Chanoine Eugène Sol, 1931.
« Inventaire des titres en parchemin appartenant à Jean Baptiste de Guillem seigneur de la Grave et Boutyé
Antoine Parayré,1649.